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Avis de consultation CRTC 2017-359 - Phase 1

mot de l'arrq | 1 NOV 2016

Un brin de réalisme dans la consultation sur le numérique?

La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, poursuit sa consultation sur le contenu canadien dans le monde numérique entamée au printemps et l’ARRQ contribue activement à la réflexion. En mai dernier, nous avons répondu à la première étape de consultation qui consistait en une série de questions portant entre autres sur le rôle de Radio-Canada ou plus largement sur les défis auxquels le secteur culturel est confronté dans l’univers numérique. Nous avions alors fait parvenir à nos membres quelques suggestions de réponses que je vous invite à consulter de nouveau aujourd’hui si le cœur vous en dit.

Nous sommes maintenant à la deuxième étape de la consultation et la ministre procède à des rencontres de discussion à travers le pays via les médias sociaux. Peut-être avez-vous capté la rencontre de vendredi dernier à Montréal qui était accessible en ligne sur la page Facebook du ministère. Il s’agissait d’un exercice de réflexion collective sous forme de sessions de remue-méninges avec pour objectif de trouver des pistes de solutions à des problématiques fort complexes, le tout en une dizaine de minutes. Je ne sais pas ce qu’il faut attendre de ce type de démarche, surtout lorsque l’on espère répondre à des questions qui, ma foi, comportent d’étonnants amalgames d’idées, comme suit :

« Comment pouvons-nous relever le défi de promouvoir la créativité du Canada dans le monde numérique et comment pouvons-nous utiliser le contenu pour favoriser une démocratie forte? »

« Comment pouvons-nous appuyer les artistes, les créateurs de contenu et les entrepreneurs culturels canadiens afin de créer un écosystème culturel qui leur permettra de s’épanouir et de dépasser nos frontières, tout en favorisant la croissance de la classe moyenne du pays ? »

Pour peu que vous ayez pris connaissance des préoccupations du Patrimoine dans le cadre de cette consultation et entendu Madame Joly s’exprimer à différentes tribunes, vous aurez observé comme nous quelques tendances inquiétantes émergeant de cet exercice. Primo, la ministre ne souhaite pas encadrer les services comme Netflix. Deuxio, elle insiste beaucoup sur les questions relatives à l’exportation des contenus canadiens. Il semble en effet que notre ministre du Patrimoine fonde beaucoup d’espoir sur la capacité de nos contenus locaux à générer des revenus importants sur le marché international. Or, la plus récente étude publiée par le Fonds des médias du Canada (avec la Sodec et l’AQPM), comme bien d’autres d’ailleurs ayant déjà abordé le sujet, semble plutôt indiquer le contraire. En effet, les séries dramatiques provenant de petits marchés comme le nôtre remporteraient à l’étranger surtout des succès d’estime et peu de réels succès commerciaux. Nous avons pris soin de souligner ce résultat mitigé dans le deuxième document que l’ARRQ a transmis aux représentants du ministère du Patrimoine et espérons que cela incitera la ministre à adopter une vision plus réaliste.

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